LÉGISLATION, ORGANISATION ET DOCTRINES SYNDICALES 25
le temps aux syndicats pour dissoudre leurs Fédérations de métier et rallier de grandes Fédérations d'industrie. A la veille de la guerre, ce mouvement était à peu près achevé.
Chaque Fédération se donne librement les statuts qui lui conviennent ; la plupart de ces textes contiennent des exposés de principes, fixent le taux des cotisations et l'emploi de leurs produits (1), précisent les services que rend la Fédération aux syndicats adhérents et réglemente la tenue des Congrès fédéraux qui ont lieu, en général, tous les ans (2). Les Fédérations sont administrées chacune par un Comité fédéral formé des délégués des syndicats affiliés, un par syndicat ; toujours révocable par l'organisation dont il relève, ce délégué reste en contact permanent avec ses mandants, ce qui maintient dans le Comité fédéral un réel esprit décentralisateur. Il n'en est autrement que dans certaines Fédérations, comme celle du Livre où le Comité est élu au scrutin de liste par l'ensemble des fédérés, ou dans les syndicats nationaux, dont les sections locales ne jouissent que d'une autonomie limitée et ne sont autorisées à conserver qu'une faible partie des cotisations qu'elles perçoivent.
Comme la section des Fédérations, la section des Bourses de la C. G. T. se voit assigner un objet précis qui est « d'entretenir des relations entre toutes les Bourses dans le but de coordonner et de simplifier le travail de ces organisations, de créer ou de provoquer la création de diverses Bourses ou unions de syndicats divers dans les autres villes ou régions qui en sont dépourvues, de décider les syndicats de ces organisations non fédérées par métier ou par industrie à adhérer à leur Fédération respective » (art. 10). A cette besogne de propagande, les statuts ajoutent encore une tâche d'information et d'éducation. La section des bourses, précisent-ils, « adresse périodiquement, avec les renseignements fournis
(1)	Ainsi les Statuts de la Fédération des Métaux, l'une des plus puissantes et de celles qui jouèrent le glus grand rôle pendant la guerre, répartissent ses ressources entre cinq caisses distinctes : grèves, organisation des congrès, propagande, administration générale, sou du soldat.
(2)	Quelques fédérations ne tiennent de Congrès que tous les deux ans ; seule la Fédération du livre espace les siens de cinq en cinq années.