I LA POLITIQUE FINANCIERE DE L'ENTENTE 27 extérieurs de la Grande-Bretagne s'établissait en gros, en septembre 1915, de la façon suivante : Millions de livres Excès normal des importations sur les exportations............................................................120 Excès dû à la guerre........................................270 Total-........................................................390 Marchandises importées par le Gouvernement et dépenses des troupes britanniques à l'étranger......................................................120 Total........................................................510 Prêts aux colonies............................................200 Total........................................................710 A déduire : Revenus à l'étranger, frets, courtages, etc. . . 350 Balance des comptes débitrice....................360 En résumé, au lieu d'une balance d'avant-guerre créditrice de 230 millions de livres, la nation anglaise se trouve en présence d'une balance débitrice de 360 millions de livres qu'il lui faut solder en or ou en titres internationaux. C'est la perturbation la plus profonde que la guerre exerce sur la Grande-Bretagne. Heureusement, elle se trouvait à l'époque amplement fournie en titres internationaux, notamment en titres américains, les plus recherchés sur le marché mondial. Comme celle de l'Angleterre, la balance visible de la France était avant-guerre débitrice, alors que sa balance réelle était créditrice de quelque 2.500 millions de francs, malgré la lourde taxe qu'elle payait à l'étranger pour ses transports par mer qui atteignait en 1913 quelque 600 millions de francs. Grâce aux revenus qu'elle tirait de ses nombreux et importants placements à l'étranger, ainsi qu'aux sommes considérables laissées chez elle par les touristes étrangers, la France compensait, et au delà , sa balance débitrice visible.