FORTUNE MOBILIÃRE DE LA FRANCE 33 Sur tous ces points, la démonstration la plus claire et la plus nette a été faite au Congrès international des valeurs mobilières de 1900. Tous les documents produits au Congrès, tous les faits et tous les chiffres qu'ils renferment, démontrent jusqu'à la dernière évidence que plus le réseau des chemins de fer s'est développé, plus les services rendus au pays ont été nombreux, plus les tarifs ont été abaissés, plus grands ont été les bénéfices du pays tout entier, du commerce et de l'industrie, plus lourdes ont été les charges fiscales, plus élevés ont été les profits recueillis par l'Etat et, par contre, plus faible et plus réduite a été la part des actionnaires (1). Cette « féodalité » financière si redoutable se compose de centaines de mille familles et de millions de petites gens d'épargne ; les bénéfices dont ils se contentent sont des plus réduits. Quand ces petits rentiers entendent parler de ploutocratie, ils peuvent répondre que plus grande a été la prospérité de l'industrie à laquelle ils ont confié leurs capitaux, plus faibles ont été leurs profits ; ils peuvent ajouter et prouver que l'actionnaire qui s'est taillé et qui perçoit la part du lion, c'est l'Etat. Est-ce, du moins, parmi les porteurs d'obligations que les obligations nous trouverons cette féodalité financière redoutable ? fc°r_ chemms d0 Examinons, toujours en nous appuyant sur des documents officiels, ce que disent les chiffres. Le tableau suivant indique le montant total des obli- (1) Voir notamment les monographies envoyées au Couvris des valeurs mobilières par les compagnies de l'Est, de Lyon, du Midi, du Nord, de l'Orléans, 2