Dans ce numéro: UNE OCCASION POUR REGARDER A L'ARRIERE Soixante années sont beaucoup, particulièrement dans la civilisation de ce siècle où tout se brûle dans un développement parfois impitieux dans son urgence de dépasser les limites de la nature; où on ne pardonne pas à celui qui croit pouvoir s'arrêter dans la satisfac- tion d'une montagne escaladée; où la conception de la dimension perd sa signification. Résister, croître, se développer, dans cette séléction rigoureuse est le sûr réflexe d'une solidité morale et matérlale de chaque démarche de toute entreprise. Lan- cia en est un example dans l'évolution de ses ressour- ces, dans la continuité des tradictions qui se manifeste en tous les aspects d'une industrie méchanlque d'auto- mobile; un génie projecteur, un développement orga- nique de ses techniques de production, habilité admi- nistrative, organisation commerciale. Vincenzo Lancia avait le don si rare de posséder toutes ces vertus et donc les racines de l'usine ont pu se poser profondément dans le terrain, profitant en même temps du faveur que Turin allait connaître de devenir un des centres mondiaux de l'automobile. A l'école de Lancia d'autres hommes ont crû, qui en ont assimilé l'esprit concret, les clairs idéaux, et l'avénir même de l'usine est assuré même dès ses premiers instants, et resisterà aux difficultés des années de développe- ment — parfois aventureux — de l'industrie Italienne d'automobile. La Lancia célèbre cette année ses soixante ans de vie. Il est un poteau remarquable, un poteau qui n'aurait même pas besoin d'être célébré d'un solemnlté spéciale, car il se célèbre par lui même dans l'histoire prodi- geuse de l'Usine, dans les souvenirs, dans la mémoire d'hommes, de faits, de dates, de réalités d'hier et d'aujourd'hui. LE MUSEE DES ANTIQUITES DE TURIN qui étaient devenus une caractéristique e son art. Via San Leonardo, ou des vues de routes nui lui ressem- blaient, Via Toscanella, Borgo La Stella, Borgo San Frediano, Piazza Carminé, les routes de son infance hargneuse et de son adolescence inquiète revenaient inévitablement sur la toile chaque fois qu'il allait peindre. Et c'est pour cela que dans une époque ou nous tous avons la prétention d'apporter un message, il n'impor- te lequel et comment, Rosal est encore un homme parmi les peu, qui s'est sauvé de cette rhétorique orgueilleuse. Il est resté le troubadour de ses gens, de ceux qui sont les moins connus et les moins éclatants, le poète de la Florence non officielle, le témoin d'une humanité sans histoire et sans espérance. LA COUPE DAVIS EST TOUT PRES DE SOIXANTE ANS • Ma chérie, ceci est à toi. Je pense qu'elle pourra être utile, et en même temps tu pourra bien figurer, pour le dessert, les légumes, la salade et similaires, à l'occasion de déjeuners élégants. J'espère qu'elle est de ton goût ». ■ Cette sorte de coffre à badigeonneur, mon chéri, n'est point de mon goût, et je serais hereuse de ne la voir plus jamais. Cela sans t'offenser, naturellement ». « C'est dommage, chérie, j'avais éspéré qu'elle t'aurait plu. Je la mettrai donc comme prix au challenge que j'ai l'Intention de lancer: elle sera un symbole, un poteau de prestige pour lequel les forces les meilleures de nobles peuples se battront noblement ». Ce dialoque, entre le jeune D. F. Davis et sa femme, qui eut lieu au début du 1900, semble être à l'origine de la plus fameuse compétition de tennis à l'échelle du monde: la Coupe Davis. Dans ces derniers 60 ans le saladier refusé avec mau- vaise grâce par Madame Davis s'est transformé en quelque chose de vraiment Inégalisable et implaçable, qui n'a pas d'égal dans aucune autre discipline sportive. L'AUTOMOBILE DES « GATTOPARDI h Dans les rares journées de vent, les milanais décou- vrent des beautés et des horlsons oubliés ou parfois ignorés et, comme des myopes qui pour un bref délai regagnent le don de leur vue normale, ils s'émerveil- lent du spectacle des Alpes, là-bas. au fond de lon- gues roues, et la nuit des étoiles qu'ifs n'ont jamais vues si grandes et si lumineuses. Une envie vous prend de vous en aller, de vous faire transporter par les bouffées que, finalement, au mois de Mars, dépouillent les arbres. Ailleurs les feuilles tombent l'automne, mais à Milan, étant donné que en cette saison II manque même la plus douce bouffée, seulement quelques unes laissent les branches, et la plupart y restent attachées et passent l'hiver là-bas toujours plus enroulées et plus noires. A la veille du printemps, quand les feuilles nouvelles poussent, voilà l'automne arriver en retard et un vent imprévu, que dans d'autres coins serait d'automne, arrache et disperse les feuilles mortes comme d'hoi- seaux noirs contre un ciel bleu, ce qui nous fait croire de nous être éveillés un matin dans une autre ville. HISTOIRES DE CHEVAUX: QUESTINO Ouestino fait partie d'un escadron de cavalerie. Il a été un grand champion, mais à présent il est proche au repos. Toutefois, quand la guerre éclate, Questino part avec les autres. Un jour un escadron est en train de descendre une colline et soudain un feu d'enfer éclate. Il ne reste qu'a charger. Mais sur le chemin de l'escadrcm une double haie paraît. Le comandant a un instant d'incertitude: il sait que ses chevaux refu- seront l'obstacle. D'un élan formidable un cheval avance sur les autres. Il s'approche des haies et les surpasse d'un bond: c'est Ouestino, et sur son sillage tous les autres passent. Quand l'action est terminée les hommes reviennent et trouvent Questino mourant, aux pieds de la deuxième haie. Le vieu cheval a achevé le dernier et le plus grand de ses exploits. NAVIRES ATOMIQUES A Turin on appelle affectueusement • le palais des momies ■ les précieux restes de la civilisation d'Egypte qui ont été achetés en 1824 par le roi Carlo Felice, patrimoine qui permet à Turin, même à nos jours, de rivaliser avec les récoltés de Londres et du Caire. Le Musée des Antiquités de Turin accueille d'autres trésors, rassemblés avec patiente par des princes et souverains de la Maison de Savoie et qui on été récemment rigoureusement ordonnés. Ces trésors, découverts par la bêche et le pic, vien- nent tous de localités du Piémont, une région où, pour une naturelle position géographique, se sont croisées, dès les époques les plus éloignées de nous, des civi- lisations contrastantes: celle latine-méditerranée et cel- le celte-teutonique. LA FLORENCE DE ROSAI Même dans ses dernières années, quand — solicité par ses engagements — il pegnait des dizaines de tableaux par mois, Ottone Rosai ne s'éloigna jamais des sujets Une visite à la nouvelle Filiale Lancia de Palerme c'est l'occasion, pour l'auteur, de rappeler à sa mémoire un souvenir Jusqu'à ce moment-là oublié. ■ Parmi mes camarades d'école il y avait un gamin d'une famille de la noblesse sicilienne. Il était un " Gattopardo ", peut-être un de ces derniers " Gattopardi ". Et Je crois que c'était à cette époque-là que, dans un café du cen- tre. le prince Tomasi di Lampedusa était en train de peindre son charmant tableau sur la noblesse sicilienne. " Chez lui, mon camarade me recontait, on était des amateurs Lancia... Lancia c'était partie vivante de leur monde, de leur mentalité, de leurs habitudes... " ». DIMANCHE A MILAN S'il y avait le vent Milan ne serait plus la capitale du travail, non seulement parce-que le vent vous rend inquiets, capricieux, incostants, mais surtout parce-que. faisant devenir l'air un cristal, il révèle dans les parti- culiers, les plus petits, toutes les choses qui nous entourent, même les plus éloignées. Pendant que aux Etats Unis le « Savannah », le premier navire marchand à propulsion atomique, a été mis au repos, les navires atomiques « Enrico Fermi » italien et l'allemand » Otto John » sont en train de gagner la mer. Si on accepte la thèse que la retraite de la • Savan- nah » a été provoquée par les coûts d'exercice trop élevés, l'initiative, italienne e l'initiative allemande peuvent paraître imprudentes. Mais en réalité le « Savannah » a été retiré quand, après avoir fourni tant d'indications précieuses, il n'avait plus rien à montrer. Car construire un navire atomique signifie contribuer au perfectionnement technologique mirant à rendre compé- titifs à l'échelle mondiale les prix de gestion pour les affaires commerciales, mais surtout contribuer a « for- mer » des savants et des techniciens, à expérimenter des métaux, en bref, à préparer la reprise technologi- que, à se tenir au pas sur les plus importants exploits de la civilisation technique. Sous ce point de vue le « Enrico Fermi » représente pour l'Italie une façon de participer à la course pour combler le gap technologique existant entre l'Europe et les Etats Unis. In this issue: AN OPPORTUNITY FOR LOOKING BEHIND Sixty years are many, particularly in this century civi- lization, where everithing is running to win the limits of nature, where he who stops admirating the work he has done is not forgiven, where the conception of dimension itself is without meaning. Resisting, increasing, developping, in this severe selec- tion is the result of a sure moral & concrete steadiness in every enterprise. Lancia is a sure example, with the continuous evolution of its possibilities, with the fide- lity to tradictions concerning every aspect of a mechanic industry in the automobile field: inventory genius, me- thodic improvement of production technics, hability in managing, commercial organization. Vincenzo Lancia had the exceptional gift of possessing all these qualities, and the enterprise grew on strong stood, taking good advantage from the historical mo- ment making Torino one of the most important auto- mobile centers in the world. Together with Vincenzo Lancia other men were learning his sense of concrete and his ideals, so that the future of Lancia was assured from the beginning, and could resist to the faboulous difficulties of the Italian auto- mobile industry. Lancia celebrates in 1967 sixty hears of constitution. It is an important goal, a goal who does not need to be celebrated with a special solemnity, because it cele- brates itself with the fructuous history of the Firm, with the remembrances of men and facts, data, realities of the past and of the present days. THE ANTIQUITY MUSEUM IN TORINO « The palace of the mummies » is commonly called by people in Torino the patrimony of Egypt bought in 1824 by king Carlo Felice, patrimony which permits to Torino to be competitive with the collections of London and Cairo. The Antiquity Museum of Torino has other treasures, collected with patience by princes and kings of Savoy Family and recently classified. These treasures, given us by spade and mattock, come all from Piemont, a region where, due to the particular geographical position, crossed, in old times, two oppos- ing civilisations: the latin-mediterranean and the celtic- teutonic. FLORENCE OF ROSAI Also in his last years when — urged by his many enga- gements — he was producing almost ten pictures a month, Ottone Rosai never went far from the themes which had become a constant peculiarity of his art. Via San Leonardo, or views of streets looking like it, Via Toscanella, Borgo La Stella, Borgo San Frediano, Piazza del Carmine, the streets of his brawly infancy and of his anxious youth were always coming in his pictures. And this is the reason why, when we all pretend to bring a message, it does not matter what and how. Rosai is still one of the few who is safe from this proud rethoric. He is always the menestrel of his peo- ple, of those who are less known and less appearing, the poet of non official Florence, the witness of men without history and without hope. DAVIS TROPHY NEAR TO SIXTY YEARS'LIFE « My dear, this is for you. I think it will be useful and in the meantime fine for dessert, vegetables, salade and so on, in dinners of a certain importance. I hope you will like it ». « This sort of horrible casket for whitewasher 1 don't like it at all, and 1 will be glad to never see it again. I do not intend to annoy you, of course. « What a pity, dear, 1 really had thought that you would have liked it. I will then put it as a prize for the challenge 1 am thinking about: it will be a symbol, a winning-post of prestige for which the noblest men of noble people will fight ». This conversation between jung D. F. Davis and his wife, held in early 1900, seems to be at the origin of the most famous tennis competition: Davis Trophy. In the last sixty years the salad-bowi which Madame Davis had refused so roughly has become something that really cannot be equalled and substituted and that has no similar correspondent in any other sport.