Dans ce numéro: A LA MÉMOIRE DE VINCENZO LANCIA La cérémonie célébrée aujourd'hui pour l'âme de Vin- cenzo Lancia est l'expression de ce noble sentiment de reconnaissance et d'admiration que épreuvent tous ceux d'entre nous qui en ont hérité la responsabilité et, en particulier, ceux qui, pendant de longues années, ont collaboré avec lui à la réalisation d'une grande usine et au succès, dans le secteur automobile, d'un génial propos de réalisation et de perfectionnement technique. En rappelant au souvenir la figure d'un technicien de génie, d'un grand Maître, d'un prestigieux inventeur, d'un profond connaisseur d'hommes, nous désirons exal- ter et évoquer tous ceux qui, avec lui et à son nom, ont consacré leur vie au travail. C'est pour cela que cette cérémonie, célébrée à la mémoire de Vincenzo Lancia, n'est pas seulement une façon de nous souvenir de lui avec admiration et reconnaissance, mais constitue aussi une occasion de s'inspirer de ses vertues humaines, que chacun, à sa propre place de responsabilité et grâce à la charge sur- naturelle que Dieu lui a accordé, devrait réaliser dans sa vie de citoyen, de travailleur et de chrétien. Extrait de l'oraison prononcée par monsieur l'abbé Car- lo Carlevaris, Chapelain de Lancia, à l'occasion du trentième anniversaire de la mort de Vincenzo Lancia. SUR LA NEIGE, PLUS VITE EN FULVIA OUE SUR LES SKIS Pour l'essai des voitures Fulvia « majorées » on a suivi un insolite programme: en plus de l'habituel parcours sur route et autoroute normale, en plus de l'accoutu- mée vérification des performances sur des données me- surées. voilà un spécial test à deux mille métrés d'al- titude, une descente sur un circuit enneigé et glacé, une véritable piste de bob. Sandro Munari, un jeune champion de l'écurie Lancia, accompagnait les journalistes dans leurs descentes. Celles-ci duraient seulement quelques minutes et les voitures Fulvia filaient sûres vers la vallée, effleurant l'étroit boyau, entre deux parois de neige qui deve- naient de plus en plus étroites et, à la fin, elles s'ar- rêtaient avec un parfait christiania. . L'auteur de l'article, un endurci journaliste « spéciali- sé », nous confirme qu'il s'agit de l'expérience auto- mobile !a plus éblouissante de sa carrière. LE DRAPEAU DU SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LANCIA FLOTTE À CAP NORD Personne n'avait jamais atteint Cap Nord, en hiver, en voyageant sur une voiture normale, et non pas sur un véhicule spécial. Le mérite d'avoir affronté pour la première fois, et avec succès, cette entreprise revient à six hommes du sud, à six italiens et à deux voitures italiennes: une Lancia Flavia et une Lancia Fulvia. Le fameux alpiniste Walter Bonatti, un des six prota- gonistes. nous raconte l'aventure. Bien que l'auteur ait essaye d'atténuer le récit et de mesurer les adjectifs, on comprend aisément que ce raid a été bien dur et difficile pour les hommes et les voitures. Sur un immense désert de glace, tous les deux ou trois cents mètres, les voitures s'enfonçaient dans les trous cachés par la neige poudreuse (et il fallait les soulever à bout de bras pour les ramener sur la glace dure), tandis que la température externe descendait jusqu'à —47o C, La courageuse obstination des hommes et la bonne qualité des voitures ont eu le dessus et maintenant le drapeau du soixantième anniversaire de Lancia flotte, avec le drapeau tricolore, près de la borne qui marque au nord la limite de l'Europe. UN VIN FORT ET SUBLIME Si la renommée de metteur en scène et d'écrivain de Mario Soldati est internationale, son expérience de raf- finé connaisseur de vins et de mêts ne l'est pas moins. Cet article est dédié à un vin blanc et sec * trouvé - dans un coin de la Ligurie, où, Soldati ne nous revèle ni le nom du pays ni celui du vin, « les habitants sont peu nombreux et très accueillants, mais isolés du mon- de. Ils produisent ce vin, non pas pour le vendre, mais pour le boire eux-mêmes: juste et sainte consolation à la longue mélancolie de l'hiver ». Soldati se borne à nous décrire ce vin magique, tout en affirmant qu'aucun adjectif n'arrivera jamais à don- ner une exacte idée du goût d'un vin, qui est insaisis- sable comme la couleur du ciel ou de la mer. NAPLES DANS SES PROVERBES Les proverbes jouent un grand rôle dans la vie du peu- ple napolitaine. Proverbes pour chaque instant et cha- que fait de la vie: la naissance (« qui naît doit mou- rir »); l'amour (« une âme sans amour est comme une fleur sans parfum »); le mariage (« heureux celui qui a une bonne femme, mais d'autant plus heureux celui qui ne s'est jamais marié »); la justice (« celui qui possède de l'argent a toujours le dessus »); la politi- que, l'envie et, enfin, la mort. Il s'agit de maximes qui reflètent une très ancienne sagesse, mais qui suggèrent une vision mélancolique et même pessimiste de la vie. Il s'agit d'un nouveau et inaccoutumé aspect qui s'oppose au banal et répandu cliché du caractère napolitaine plein d'insouciance, de gaieté et de joie de vivre. UN PERSONNAGE DE RANG EUROPÉEN: EMMANUEL-PHILIBERT DUC DE LA SAVOIE Les portraits conventionnels d'Emmanuel-Philibert Duc de la Savoie, sont, pour la plupart, liés à ses exploits de soldat et de capitain. A dix-huit ans il s'attacha à Charles Quint et accomplit ses premiers exploits; à vingt-cinqu ans il devint gé- néral en chef de l'armée des Flandres et, en gagnant la bataille de Saint-Quentin, il défit les français. II s'agit là de l'aspect le plus évocateur et facile de la personnalité du Duc de la Savoie, mais il n'y en a un autre, moins suggestif, mais sûrement plus impor- tant: celui d'Emmanuel-Philibert, prince prévoyant et homme d'état adroit, qui sut réorganiser un état qui était a bout de forces et de ressources, ayant été, pendant plusieurs années, le théâtre de la sanglante guerre en- tre espagnols et français pour la suprématie euro- péenne. Cet essai examine et esquisse, plus que les suc- cès militaires de « Tête de fer ». le gouvernement de ce prince qui, sous plusieurs aspects, est lié à une des périodes les plus heureuses et significatives de la dynastie de la Maison de Savoie et de l'état subalpin. JE FUME, TU FUMES, IL FUME LA PIPE A quoi poudrions nous attribuer la mode de la pipe, qui s'est répandue si rapidement en Italie? Est-il une conséquence du rapport Terry à propos des dangers des cigarettes? Ou bien aurions nous à faire avec une conséquence de la force de suggestion de la télévi- sion qui, par une série de spectacles inspirés des aventures du limier inventé par Simenon, a rendu célè- bre Maigret et son immanquable pipe? Ou bien, la sup- position est de l'auteur, s'agit-il de la manifestation du désir de réagir à la vie artificielle et superficielle, au nivellement, en remplaçant les cigarettes par la pipe, qui est un morceau de « nature », une chose plus vive et vraie? Cet article, écrit par un « expert en pipes », selon la définition que l'auteur donne de soi-même, ajoute à cette enquête d'utils renseignements, et de précieux conseils adressés à ceux qui. depuis peu, sont entrés dans la foule des amateurs de pipe.