43 N O U VELE E B I 1 .qui ne peuvent convenir autempsdefaintlgna- ' ce, & qui pouvoientraifonnablement faire dou-ter de la verité decesLettres, avantqu’oneùtles additions de Voffius, & d’U-fièrius. Parexem-ple, dans l’Epìtre aux Tralliens, il y eft parie de Theodote, & de Cleobulus, il y a des endroits contre l’opinion de Saturnin touchant le Maria-ge, & contre Praxeas. Il y eft parlédesNico-laites, des Ordres Mineurs , &c. chofes qui ne conviennent poiut au temps de faint Ignace. La feule queftion qui rette, eftdefcavoir, .fi. les fept Lettres felon l’édition de Voffius font ve-ritablement de faintIgnace, & fiellesfontdans leur pureté originale. La premiere chofe qu’il faut examiner , pour le fqavoir ,. c’eft fi laint Ignace a écrit des Lettres. Je croi qu’on n’en. peut pas raifonnablement douter. Car i. tou-te l’antiquité autorife cè fait. a.. Ileftprouvé par la tradition que nous avons rapportée., que des Auteurs qui avoient vù faint Ignace, comme làint Polycarpe, & ceux qui ont.vécuauffi-toft aprés lui, comme faint Irénée, ScOrigenes, ont connu ces Lettres, &lesontcitées. Or de eroi-re que dés ce temps onluieneùtattribué, fans qu’il eùt compofé , c’eft à monavis une grande abfurdité, il doit donc paffer pour conftant, que faint Ignace avoit écrit des Lettres. Or qui peut douter, que ce ne foitfes veritables Lettres, qui ont efté recueillies par faint Polycarpe ; &qu’el-le apparence, que depuis faint Polycarpe j ufqu’au. temps d’Eufebe, elles aient efté perduès, & qu’on en ait fuppofé d’autres en leur place ? Eufebe àvoit donc les Lettres originales de faint Ignace, & ceux qui font venus aprés lui, dont nous avons rapporté les témoignages , aiant eu fans douteles fept dont parie Eufebe, l’on ne peutpas dire avec. vrai-femblance, qu’ils aient cite de fauffes Lettres de faint Ignace. D'où nous devons con-dure, que tous les paffages qu’ils enrapportent fe trouvant mot à mot dans l’édition de Voffius & d’Uflèrius, iiy a del’apparence, qu’elles con-tiennent les Lettres de faint Ignace dans leur pureté originale. Ce raifonnement eft d’autant plus fort ,.. qu’il ne s’agit pas feulement de la ref-femblance d’un ou de deux paffages, car il ne fe-roit pas étrange, qu’ilsfepùffentrapporter, ou qu’un impofteur les y eùt pùinferer, mais d’un tres-grand nombre citez par differens Auteurs, ce qui rend la chofe bien plus certaine. Ajoùtez àcela, quecesLettresnecontiennentrien, qui , ne convienne & à la perfonne, & autempsde faint Ignace. Il n’y a aucune fante de Chrono-logie, aucun Anachronilme, ce qui eft ordinai-re aux ìmpofteurs., Il n yeftparled aucunHe- quoi qu’ilfoitfortancien, &del’Auteur dont il retique, qui alt efte depuis le tempsde faint Igna- porte le nom. ! - Se- ce. Leserreurs, qui y font coffibattués, s.Intct,. du temps de faint Ignace, comunel’erreurdesSi-moniens, & des Ebionites touchantla Paffion, & la divinité de J e s u s-C h r i s t. On y confirme fuivant Eufebe la tradition de l’Eglife. Il y eft parie des dons , qui eftoient encore pour. lors dans l’Eglife. L’Auteur n’y cite que fort peu.de témoignagesdel’Ecriture, ilimite le Itile de faintPaul, il n’y mèle rien de l’érudition profane. Enfin ces Lettres font écrites avec grande fimplicité, & ont un caraétere Apoftoli-que y ainii.totltes les raifons , qui prouvent la fuppofition, oula corruptiondes autres Lettres, prouvent invinciblement la verité., &lapureté de. celles-cy. Mais cela paroiftradavantagepar les réponfes aux objeétions deSaumaife, Blondel , & Daillé, que nous allons rapporter, & refuter en.peti de mots, répondant feulementà celles, qui peuvent fe faire contre les fept Lettres , ainfi qu’elles font dans l’édition de Voffius, &laiffant les autres, quinetouchentpointnótre ' fentiment. PREAfTERE OBJECTIONI. Nós Adverfaires n’aiant point de témoìns à nous oppofer , dont l’autorité puiffe eftre de quelque confideration , pour ne pas paroiftre néanmoins les premiers Auteurs de l’opinion qu’ils défendent ont cherché un Auteur de la Sticometrie, qui a efté mife à la tette de Syncel-lus, & de Theophanes, qu’on attribuè vulgaire-ment à Nicephore Patriarche de Conftantino-ple, quoi qu’il ne foit pas certain, qu’elle foit de lui. Cette Sticometrie eft un Memoire, otturi-Catalogue des Livres de l’Ecrituré foitCanoni-ques, iòit apocryphes, avec le nombre de-leurs verfets, à la fin duquel il y a : les Livres apocryphas du Noaveatt Teftament , les voyages de faint-Pterre, la dottrine des Apotres, de faint Cle-ment, d’Ignace , de Polycarpe , & d Hèrmas , d’où Daillé conclut, que cet Auteur à mis les Lettres de faint Ignace au nombre des Livres apocryphes, &fuppofez. R E' P O N S E. Pfemierement cet Auteur appelle Livres apocryphes tous ceux, qui ne font poin t Canoni-qùes,' & eii.ce.fens les Epìtres de faint Ignace. pourroient eftre appelléés apocryphes j comme le Livre du Pafteur, qui eft appellé apocryphe par ceux qui ne le rejoiventpas comme Canonique