i8 P R E F A C E. &c. convaincatìtes, & d’autres qui ne font que probables. Les internes font ordi-nairementpluscertainesquelesexternes, & entre celles-ci la plus forte eft le témoignagepofitifdes Auteurs; maisonpeutdire, qu’ellesfonttoutes, tan-tòtplus, tantòtmoinsconvaincantesouprobables, & que la fouveraine regie eftlejugement d’équité, & de prudence, fuivant lequel on balance les rai-fonsdepart&d’autre, en ramaflant enfemble toutes Ics conjectures qui font pour&contre. Carilarrivefouvent, que quoi que chaque conjecture con-fidercc fcparémen t, ne femble pas étre de grand poids ; cependant quand el-les fontjointes toutes enfemble, elles donnentune efpece de certitude morale d’unechofe. Je ne rapportepointd’exemplespour expliquer toutes ces regles que je viens d’avancer, parce qu’outre qu’elles font tres-claires, & tres-intelli-gibles d’elles-memes, il eft impoflible de lire quelques pages de mon Ouvrage, qu’on ne les trouve appliquées en toute forte de rencontres. Avant que de finir cette Prefàce, je fuis obligé de répondre à ceux qui m’ont témoigné qu’ils euflèntmieuxaimé que j’eufiè mis cét Ouvrage en Latin ; les uns ont été de cét avis, parco qu’ils eftiment plus les Ouvrages Latins, à cau -fe qu’ils font plus de durée, & qu’ils ont plus de coursdanslespai'sEtrangers: les autres ont trouvé mauvais, que j’eufle mis en Francois des chofes lefquelles àce qu’ils pretendentne devoientétre entenduès que pardes Theologiens. Ils m’ont dit qu’ils ne pouvoient fouffrir, qu’on apprìt aux femmes, & aux ignorans le fin de la Theologie, & qu’il étoit dangereux de les inftruire à fonds de la Dottrine des Peres. Pour les premiers, je les fatisferai en traduifant quelque jour mon Ouvrage en Latin, fi le Public le juge digne d’étre conferve à la Pofterité. Pour les feconds, comme leur plainte eft déraiionnable, je n’aipas crù qu’elle me dut empècher de faire paroitre cét Ouvrage en Francois. Car quand les Peres ont écrit, ils ont écrit en une langue intelligible à tout le monde, &nousvivonsprefentementenunSiécle, où l’on a traduit, laplù-part de leurs Ouvrages avec applaudiffement. On ne doit donc pas trouver mauvais, qu’onpropofe atout le monde l’abregé de leur Dottrine: au contraire il feroit à fouhaiter, que chaque Fidele en put étre inftruit, afin d’étre confirmédansfacreance, voiant qu’elle a été enfeignée de tout tems dans l’Eglife de J e s u s-C hr. i s i, qui eft le fcndement, & la colorane de la verité. AVER-