SECONDE PARTI E. Contenant quelqaes Remarques far la maniere dont on a executé le dejfein de ce Li"vre, & une explication des Regles de la Critique. E n’eftpasaflèz d’avoir rcprelènté dans la premiere partie de cette Preface le deflèin generai de mon Ouvrage, il fauten-core rendre conte de la maniere dont je Fai executé. Je commence ordinairement par écrire la vie de chaque Auteur, que je rapporte le plus fuccinctcment qu’il m’eft poffible. Cary aiantdeuxmanieres d’écrire la vie d’une perfonne, Fune par rapport à la Morale, Fautre par rapport àFHiftoire, jemefuis attaché à cette derniere comme écant plus conforme à mon deflèin. Dans la premiere on rapportetoutes les aclions des hommes dont on écrit la vie, ons’étendfur leurs vertus , & oh fait quantità de reflexions morales fur leur conduite: Dans la feconde on remarque feulement les principales circonftances de leur vie , on paflè fous filence les aclions qui ne regardent que leur perfonne , & qui ne concernent point FHiftoire de leur tems -, & on fe contente de rapporter les faits, fans s’étendre fur la Morale: c’eft ainfi que j’ai tàché d’écrire la vie des Auteurs dont je parie , m’attachant prin-cipalement aux circonftances 5 qui ont quelque rapport à leurs écrits , & qui peuvent fervir, ou à les éclaircir , ou à en faire connoitre l’ordre, le fujet ì & Foccafion. Car une des cholès qui lèrt le plus à nous faire comprendre la penfée d’un Auteur, c’eft de fgavoir dans quel tems , & dans quel efprit il écrivoit , quels Heretiques il combattoit, quel dogme il vouloit établir, en quel état, & en quelle dilpofition il étoit pour lors. UnEvéque, parexemple, écrit autrement qu’un La'ique, un Afriquain au-trement qu’un Afiatique, un homme perfecuté parie autrement que celui qui eft en repos. Un Auteur qui combat une Herefie de fon tems , & qui a des conteftations perfonnelles avec ceux qu’il attaque , s’exprime bien autrement que celui qui écrit contre une Herefie éteinte, qui ne prend aucune part à cette querelle , & qui n’a point en écrivant d’autre motif, que de defendre la verité. Enfin nous parlons , & nous écrivons ordinairement fifivant les mouvcmcns, dont nousfommesagitez. Lesob-b jets,