NOUVELLE B I B L I O T H E QJJ E »3*5 Qnreser. Mais d’un ai.tre colte l’on rencontre dans fes ’ Livres quantité d’expreffions tres-dures,peu con- formes à la dottrine orthodoxe, & qui femblent Lib. de eftre favorables aux Ariens. Il dit quele Verbe Decretis eft une hypoftafe differente du Pere, &ilprend Synodi le mot d’hypoftafe pourlignifierlanature, &la Nicaenas. fubftance. Ilditdemefme,quelePere,&leFils Baffi. de pont un concorde, Scdevolonté, &quece Sp. S. • ■ • ~ "• • - ' c. 19. Liv. 8. cont. Celf. & t. 1. in Joan.p. 56. & p. Tom.-a. &enfinquelcVerbeeftleminiltreduPere. Ces injoann. expreffions, & quelques autres pareilles font du-p.49. fo- res à la verité; mais quand il y a des contrarietez -70. [es y\uteurs , il faut toujours à mon avis pancher du cofté le plus favorable; outre qu’il eft ’ '. s expreffions, qui ont elleaffezcommunesavant le Concile de Nicée, que d’en donner un mauvais ” aux premieres. Car fans fe fervir de la défenfe de Ruffin, qui dit que ces endroits font ajoùtez, ou corrompus, & fans alleguer pourl’excufer, qu’aiant à combattre les Sabelliens, il a efté obli-gé de fe fervir de termes qui paroiffent favorifer l’erreur oppofée; fansmefervir, dis-je, deces défenfes generales, je crois qu’on peut expliquer en un fens tres-Catholique les expreffions, que nousvenonsderapporter. Quandildit, quele Pere, ScleFilseftoientdeuxhypoftafes, ilaen-tendu par le mot d’hypoftafc tout ce qui eftoit oppofé au néant, & il n’a point eu d’autre but que d établir contee les Sabelliens, que le Verbe n’é-toit point une vertu, on une qualité du Pere, mais uneperfonnefobfiftante. Il eft vrai que du temps d’Origenes le mot d’hypoftafe, & de fubftance eftoient Synonymes : mais aulii cntendoit-on fouvent par le mot de fubftance une perforine fubfiftante, & des Auteurs Catholiques on dit en ce fens,non feulement avant le Concile de Nicée, mais mefme depuis, que le Pere eftoit une fobftance , le Fils une feconde fubftance, entendant, comme remarque faint Hilaire, par fobftance, des perfonnes fubfiftantes. En fecond lieu, Ori-genesneditpointquele Filsfoitunecreature, il ne nie point qu’il foit Dieu, mais il nie feulement, qu’il foit Dieu par lui-melme, comme le Pere &c’eft ce qu’il a voulu expliquer par la comparaifon duSoleil, &duraion, que les Peres qui ont vécu depuis le Concile de Nicée, ont crù eftre tres-propre pour expliquer le Myftere de la Trinité. C’eft aulii eafuivant ce principe qu’il a dit que le Fils eftoit inferieur orìmtefi au Pere & que le Pere eftoit plus grand que le Fils; non qu’il les aitcrusd’une nature differente , puifqu’il a dit qu’ils avoient une mefme divi-nité, & une mefmefubftance, quele Filseftoit égal auPere, & qu’il eftoit enluidetouteéter-nité : mais parce que le Fils reqoit fa divinité du Pere, qui eft la fource de la divinité. • Quanta ce qu’il dit, que le Fils eft le Miniftre du Pere, que le Pere s’eft fervi de lui pour fairele Monde, & que le Fils a efté crée , ces expreffions un crime à Origenes. Saintjeròmeaccufe Origenes d’avoir dit, que Ep-ai leFils en comparaifon duPere n’cftoit pointla Avitum, bonté mefme, mais feulement l’image de la bon-té, & Mr. Huet confirme que c’a efté-làlefen-timent d’Origenes par quelques-uns de fes paifa- lnJ°aan.' ges Grecs. Lemeimeiaintjerómeluireproche P' 5<’-encore d’avoir avancé que le Fils en comparai- tom' 6' fon du Pere eftoit une petite lueur, qu’il n’eftoit ! pas la verité, mais l’image de la verité, qu’il eftoit vifible, & le Pere invifible : mais il eft aifé Celfùm.' de voir que ces expreffions quelque dures qu’el-'fom. : les paroiffent, eliant conliderées feparément inMattli. 1 avoient un bon fens dans le Livre d’Origenes, > qui n’avoit point d’autre but que de prouver, - que le Pere eftoit la fource , & l’origine de la ' bonté, & de la verité, & que le Fils la recevoit > de lui, &qu’en ce fens il eftoit l’image de la bon-: té duPere, la fplendeur de fa divinité, expref-: fionstres-orthodoxeseneefens. Quantàcequ’il : dit, que le Pere eft invifible, & le Fils vifible, - nous avons montré en d’autres endroits quel eft : le fens de cette maniere de parler dans le.s anciens. ; Enfin, il eft aifé de répondre à ce que faint Epi- - phane, & plufieurs autres objeélent à Origenes, 1 qu’il a nié que le Pere fuft vifible au Fils, &au SaintEfprit, car il dit fi nettement en tant d’en-droits, que le Pere eft parfaitement connu du Suprà, Fils, &mefmeduSaintEfprit, qu’ilfautnecef- a.joùteky fairement qu’il ait eu un autrefens, quand il tom. io. a femblé dire le contraire. Ruffin répond à cet- in Joan. te objeélion, qu’il a nié que lePere fuft vifible p. 191. au Fils, comme les corps font vifibles aux corps, pour refuter l’erreur des Valentiniens qui croioient queDieu eftoit corporei, &ilcite un paffage d’Origenes , où il fait la diftinétion de voir, & de connoiftre, & où il allure qu’on peut dire, que le Fils connoift le Pere, mais qu’on ne peut pas dire qu’il le voit, parce que voir eft une proprieté du corps. Je ne répons point aux autres objeétions plus legeres ; parce qu’il eft facile d’y fatisfaire, tant par ce que nous ve-nons de dire, que par cequenousavonsremar-qué fur d’autres Peres, dernier n’eft point proprement Dieu ó SAj, mais feulement appellòDieu, parce qu’il eft l’image, & la reffemblance de la divinité : queleVerbe, ___________________„ _______ & le Saint Efprit ont efté faits par le Pere: qu’on ! font trop communes auxanciens, pour en fatte ne doit point comparer le Pere avec leFils, & ' ' que le Pere eft plus grand que le Fils, qu’il lui eft inferieur, quoi que fuperieùr auxcreatures, . comme le rayon duSoleil eft inferieur auSoleil, injoann. expreffions, & quelques autres pareilles font du- r ” M ’ - -& 70. Itera ____ _ tom. 15. pjus a-g dg jonrier un [,on fens à ces dernieres ' exDreffions, irai ont efté affez. communes avant tom. ;x. lib. 8. conti. Celf. &. llb. 5. » L’on