DES AUTEURS ECCLESIASTI QJJE S. OnVeses- ^Ciraifon imprimé depuis peu en Angle-& ' terre. IIferoit inutile, & ennuieux de rapporter ici l’abregé de tous les ouvrages d’Origenes, & particulierement de fes Homelies , & de fes Commentaires fur 1’Ecriture, qui nefontpref-que remplis que d’allegories, & de morale ; d’au-tant plus que n’aiant que la verfion de la plùpart des Homelies, l’on ne peut aflurer, fi ce qui re-gardeled'ogme, &la difcipline eft d’Origenes, oudeRuffin : c’eft pourquoi je me contenterai de donner ici un fornmairedefadoétrinefurles principatur points de noftreReligion, examinant en mème temps , s’il eft coupable des erreurs dont on 1’accufe. Si nous avions les Livres des principes en Grec, nous pourrions fans peinefgavoir tous fes fenti-mens ; car ces livres contenoient l’abregé de fa doftrine. Mais comme notfsn’avonsquelatra-duétion de Ruffin, lequel avoiie lui-ménte, qu’il a changé, oupaflequelques endroits, où il étoit parie du Myftere de la Trinite, qu’il cr oioit avoir efté corrompus par les Heretiques; on ne peut pas s’affurer de la doctrine d’Origenes fur cette verfion, fi ce n’eft dans les chofes qui font afa condamnation, & il faut avoir recours aux ouvrages d’Origenes que nous avons en Grec. Les fentimens d Origenes touchant la nature, & les attributs de Dieu, font tres-orthodoxes ; il croit qu’il eft fpirituel, invilìble, tres-fimple, éternel, &c. C efi à tortqu’onTaccuferoitd’a-L^-4- voircru que Dieu ait eu uncorps, puis qu’il dit Ccìftun formellement le contraireen plufieurs endroits, & 6 & le prouve par plufieurs raifons convaincantes. Li-b.'?. Il parie tres-fagement delaconnoiffance, &de contra la pr.ovidence de Dieu. Quelques-uns l’ont ac-Celfum culé d’avoir donne des bornes à fa puiflànce, 1.14. in parce qu’il dit qu’il eft appellò Tout-puiflànt feu-Joan.& lement à caule qu’ilgouvernetouteschofes, & de pria- non pas en forte qu il puifle en créer de nouvel-cip. c. 1. ies. Juftinien cite dans fa Lettre à Mennas *°’ , un paffage tire du fecónd Livre des principes Lib ’°°' “’Origenes, où il dit que la puiflànce de Dieu eft contra dnie, & qu’il a fait toutes les creatures qu’il pou-Celfum voitgouverner. Ruffin l’accufe aufli decetteer-reur. Il femble avoir crù que Dieu avoit créé de touteéternitélamatiere, dont il a fait le monde , & dont il en fera fucceflivement plufieurs autres. Les Ancier.s font extréraementpartagezfurle jugement qu’on doit porter de la doctrine d’Origenes fur la Trinité. Saint Jeróme, Jean deJerufalem, faintEpi-phane, faint Auguftin, & depuis euxTheóphi-le, Juftinien, ScleConcilecinquiéme l’ontac-cule de plufieurs erreurs fur ce myftere j au con- QT traire Didyme, faint Athanafe, faint Ila file, faint Gregoire de N azianze,un Auteur anonyme dont parie Photiusau volume cent dix-feptiéme, faint . . JeanChryfoftome, &Ruffin l’ont oucitécon-treles Ariens, comme un Auteur qui avoit des fentimens orthodoxes fur laTrinité, ou picme défendu contre les accufations de fes ennemis; les uns en donnant un bon fens à fes paroles, les autres en foutenant que les endroits qui fe trouvoient peu conformes à la foy de l’Eglil’e eftoient ajoùtez, & qu’il y en avoit de contraires, entierement conformes à la doétrin e de l’E-glife. Il eft certain que dans les verfions latines deRuffin, que nous avons duLivredefesprincipes , de l’Apologie de Pamphile, & de fes autres ouvrages, le dogme de la Trinité y eft expli-qué d’une maniere tres-orthodoxe : maisilfaùt avoiier , qu’on ne peut s’afliirer fur la foi de Ruffin, quireconnoiftavoirajouté, ouchangé, plufieurs paffages concernant la Trinité. Il eft vrai qu’il dit qu’il a priscequ’ilaajoutéd’autres endroits d’Origenes, mais faintJerome le nie, & nous ne fommes pas obligez de croire Ruffin furfa parole. Mais auffi ne devons nous pas eroi-re tout-à-fait ce que faint Jeróme dit contre Origenes , puifqu’il eftoit autant emporté contre lui, que Ruffin eftoit paflionné pour lui; ainfi n’a-joutant foi ni aux ennemis, ni aux zelez défen-feurs d’Origenes, confultons les endroitsdefes ouvrages que nous avons en Grec. Mais c’elt encore ici un labyrinthe, dont il eft difficile de fortir. On y trouve des chofes qui ne paroiffent pas moins contraires, que les fentimens des Au-teurs qui ont écrit pour, &contre lui. Il parie Tom. r.' fouventdu Verbe d’une maniere tres-excellente, Com-&qui fait croire qu’il eftoit perfuadé de fa divi- men. in nité : Il dit qu’il a efté dés le commencement Jean. p. dans le Pere, qu’il eft l’image du Pere, qu’ileftO-engendré du Pere de toute éternité ; qu’il eft P" ’0' une fubfiftance, & une hypoftafediftinguéedu Pere ; ’ qu’il eft la fageffe de Dieu , qu’il eft s jn »2 Dieu mone , qu’il ne quitte jamais fon Pere; re’m/ que ceux-là font dans l’erreur , qui nient quey 18. la divinité du Pere , & du Fils foit la mème, t. 2.47. quoi que leur fubfiftance ne le foit pas : Qu’il & p. 48. eft Dieu quoiqu’ilnefoitpaslafource, & ibid. l’origine de la divinité , comme le Pere qu’il Lib. z, appelle à caufe de cela ; qu’il eft au defi contra fus des creatures, qu’on peut lui adreffer fes Ceffi voeux, &fesprieres corame à Dieu le Pere, qu’il “ • g~ n’eft connu que du Pere, qu’il doit eftre hono-ré comme le Pere , qu’il a la mème puiffance : ’8. Enfin iàint Athanafe cite deux paflàges formels m,,de pour l’éternité du Verbe , & pour fon égalité avec le Pere, &. faint Bufile en cite un tres-clair pour la divinité du faint Efprit. _ Mais