lo P R E F A C E, jets, qui nous frappent le plus fortement, fe prefentant vivement à nòtte efprit, déterminentnótrelangue, & nòtte piume. Tertullien irritò contre l’Eglife n’écrit pas un feul Livre, qu’il ne l’attaque, & qu’il ne parie du Pa-raclet de Montan. Saint Cyprien a'iant à foutenir fon autorité, & la difci-pline de l’Eglife contre ceux qui l’attaquoient, parie toùjours de l’unité de l’Eglife, & delaPénitence. Origenes imbu delaPhilofophie de Platon confidere tousles principes du Chrifiianifme, par rapport à la dottrine de ce Philofophe. Saint Athanafe ennemijuré des Ariensn’écritjamais qu’il ne les attaque. Saint Auguftinaiant ente de Ics Donatiftcs, & Ics Pelagicns, parie continuellement dansfes écrits, & mème dansfes Homelies de l’Eglife, & delagrace. Il en ed demètne de tous les autres, & fil’on y prend garde, onverràque tousles hommes font faits de la forte. On connoit ordinaire-mentaudifcoursd’unhommelesLivresqu’illit, les matieres qu’il étudie, la Religion dont il ed, la Profeffion qu’il fait 5 s’iledheureux, ou malheu-reux, s’iledbien, ou mal avec les Grands -, tant il ed difficile de cacher les fentimensdonton ed penetrò ! Il faut fe faire violence pour les retenir pendant un tems, & tòt ou tard ils nous échapent malgré nous. C’ed ce qui fait voir de quelle utilité il ed pour bien entendre un Auteur, d’ètte indruit parfaitementdefavie, & de fcavoir fa Patrie, en quel temsilécrivoir, de quelle Profeffion il étoit, quel étoit fon efprit, & fon genie, quels Heretiques il attaquoit, & quels interèts il avoit à ménager. Certe mème raifon fait encore voir qu’il ne fuffit pas de fcavoir en generai le tems auquel un Auteur a compofé fes ouvrages, mais qu’il faut auffi, quand onlepeut, fcavoirle tems, & l’année, dans laquelleil a compofé chaque traité, &remarquerainfil’ordre, & la folte de tous fes ouvrages : caroutre qu’unhomme écrit autrement quand il ed jeune, que quand il ed fur l’àge, iledcertain que les divers changemens, qui arrivent tous les jours dans le cours des affàires du monde, & dans chaque perfonne en particulier, font fou-vent changer les hommes de langage. Tertullien engagé danslaSefte des Montanides combat ce qu’il avoit auparavant établi: Saint Cyprien parie de la reconciliation des Penitens fuivant les.differentes circondances des tems. S. AugudinécrivantcontrelesPelagiensaparléautrementdelaGrace, &du Libre-arbitre, qu’il n’avoit fait auparavant: Saint Athanafeperfecuté écrit plus fortement, que quand iljouit du repos: en un mot, commeiln’yarien de fichangeantquel’efpritdel’homme, & comme toutcequil’occupe ed dans un continuel mouvement, il ne fe peut pas faire, qu’un Auteur n’écrive diffe-remment en differens tems. Il ed donc tres-utile de remarquer, comme nous avons fait, la Chronologiedesouvragesd’un Auteur, quandonpeutladé-couvrir par quelque raifon, ou par quelque con jecture. Cela nous a été plus facileà fairedans les ouvragesPolemiques, que dans les ouvrages de Morale. Lescara&eres, par où l’on connoit le tems, & l’ordredes ouvrages, font i.les