L1VHE i, CIIAP. IV, III. I)e Gasparin insiste sur la nécessité de l'eau pour assurer l'abondance et la régularité des produits, et il arrive à cette conclusion que, pour lui, l'idéal d'une terre parfaite ne se sépare pas de la possibilité de l'irrigation. — Il faut reconnaître cependant que partout l'irrigation est loin d'avoir la même importance : si elle est indispensable dans les contrées chaudes du midi pour assurer les résultats, elle a beaucoup moins d'importance sous les climats septentrionaux où les pluies d'été sont plus fréquentes et l'évapo-ration moins active, alors il n'y a que quelques cultures spéciales, comme les cultures maraîchères, qui réclament impérieusement l'irrigation; quant aux plantes de grande culture : céréales, racines, fourrages, elles résistent généralement bien, dans les bonnes terres, aux sécheresses de ces climats et donnent des produits qui s'écartent peu des produits moyens. Si, pour qu'une terre puisse être regardée comme parfaite, il est souvent nécessaire qu'elle puisse être irriguée, d'un autre côté, il faut que l'eau surabondante puisse descendre au-dessous des racines, afin que celles-ci ne se macèrent pas dans une eau stagnante, retenue par une couche de terre imperméable trop rapprochée de la surface. Une terre, pour être regardée comme parfaite, doit donc être profonde et suffisamment perméable. Après ces terres parfaites qui possèdent, sous un climat tempéré, une fraîcheur toujours proportionnée aux besoins des plantes, nous avons les terres naturellement fraîches ce sont, dit de Gasparin, celles qui, par le bénéfice du climat ou de la position du réservoir des eaux, ont en moyenne, pendant la sécheresse, 0.10 au moins de leurs poids d'eau à 0'"30 de profondeur et jamais plus de 0.23 en hiver. Mais, précisément parce que ces indications sont des moyennes, ces terres fraîches peuvent souffrir des sécheresses excessives de même que des périodes extraordinairement humides ; de sorte qu'elles n'atteignent jamais le degré de perfection que l'on peut maintenir au moyen de l'irrigation. De Gasparin insiste longuement sur les avantages des terres irriguées ; il dit entre autres choses : « Nous croyons pouvoir affirmer, sans crainte d'être démenti, que pour toutes les terres sèches de toutes les régions de l'Europe, elle est d'une nécessité indispensable quand on veut y faire une agriculture régulière, et que la recherche des moyens de disposer des cours d'eau en faveur de la